Lettre nomade de Février : Pourquoi j'ai quitté Instagram & ce que je traverse en ce début d'année 2024
Je vous partage tout, sans filtres.
Dans cette « première » vrai lettre de l’après Instagram, j’ai souhaité vous partager mes ressentis à l’oral plus qu’à l’écrit, c’est pourquoi vous trouverez dans cet article plusieurs audios ⏯️ qui correspondent à une conversation envoyée à mon amie Stéphanie.
Je me suis dis que, puisque cet espace se veut plus intime et vrai, c’était justement l’occasion de communiquer avec vous de cette nouvelle manière, plus proche, et pourquoi pas, de partager avec vous ces mêmes réflexions personnelles brutes. Comme si vous aviez été au bout du fil vous aussi, pour entendre ma voix et mes questionnements.
Je me sent aujourd’hui (à peu près) prête à vous en parler, même si je sent que le processus n’est pas encore totalement abouti. Je commence à retrouver la lumière dans mon esprit, les nuages se dissipent doucement, et un nouveau paysage apparaît. Désolée d’avance pour ces lignes pas si positives !
Avant de copier / coller ici toutes les notes en vrac de mon journal, je suis passée par ces phases mentales, qui sont selon moi le reste d’un mécanisme qui est né d’Instagram et de comment notre personnalité évolue dans cet espace dangereux :
« Toute façon tout le monde s’en fou de ce que je vis pourquoi je vais encore perdre du temps à écrire quelque chose qui ne sera lu que par 30% des inscrits »
« Ecrire ce que je traverse me permet de m’alléger et de traverser le processus d’intégration »
« Je vais peut-être en aider d’autres qui sont dans le même tumulte »
« Ça va choquer que je mette des conversations perso ici pour tout le monde j’abandonne »
« Être vulnérable ou pas?! »
« Pourquoi j’ai besoin d’écrire cette lettre? J’ai besoin de me justifier de quoi en fait? Est ce que j’ai besoin de reconnaissance quelque pars? »
« Oh et puis merde je met tout ici en vrac et on verra bien. »
Vous trouverez donc ici la première note vocale, en guise d’introduction 👇🏼
Colère, frustration, injustice, jalousie.
Ont été les énergies en mouvement dans mon corps et mon esprit pendant ces premières semaines, où je réalisais que notre voyage ne me permettait pas de continuer à penser, travailler, partager, et maintenir mon petit business en marche, de la même façon qu’avant.
Et que ces 5 dernières années où j’avais été quelqu’un de défini par son environnement, ses passions, son travail, devaient se terminer.
J’ai rompu avec instagram
J’ai rompu avec le café
J’ai rompu avec le cacao (ou pas… j’essaye encore)
J’ai rompu avec les Cartes
J’ai rompu avec les business annexes
J’ai rompu avec les collabs
💭 De toute façon me dis-je, ces pratiques me lâchent d’elles même…
Le cacao n’est plus comme avant
Mes cartes ne me parlent plus
Mes tambours craquellent et se décollent…
Qui suis-je sans instagram?
Si je ne pouvais plus être celle qui fait des cérémonies du cacao, celle qui tire les cartes, celle qui partage en ligne, celle qui éveille les gens, celle qui vis aux Antilles… Alors je suis qui maintenant? Qui dois-je devenir?
Pour ajouter à tout ce maelström, je dois encore faire face à une adaptation et une re-calibration de notre vie quotidienne en camping-car. Qui n’est pas des plus simples puisque après tout, nous avons complètement changé de vie!
Je dors mal. J’ai froid. J’ai mal.
J’ai des douleurs articulaires que je n’avais pas avant.
J’ai un brain fog 😶🌫️ incessant.
Est-ce le froid?
L’humidité?
La menopause?
Les 3 certainement.
Je ne me sent pas belle.
Je n’ai pas de moments féminins, où je prend soin de moi, pour m’épiler, nourrir ma peau, j’ai l’impression de me dessécher de l’intérieur et de l’extérieur. Parfois je déteste mes nouvelles dreadlocks, parfois je les trouvent trop stylées.
J’ai l’impression de ne plus voir mon corps car nous sommes vêtus 90% du temps et pas forcément lavés. Je me contente de douches occasionnelles ou de petites toilettes de chat avec des cotons et du vinaigre de cidre (super efficace soit dit en passant).
« Tu es dans ta bulle et tu n’es même pas dans notre voyage » me dit Kevin
Alors, entre la désidentification de cette Johanna devenue une inconnue, la réadaptation du mode de vie, et les phrases du type ci-dessus… j’en ai chié en janvier.
Mais en même temps, ce qu’il me dit n’est pas faux.
Je ne réalise même pas ce que je suis en train de vivre avec ma famille, tellement je suis absorbée par ce qui était avant, et que je suis en panique d’avoir perdu.
Après tout, ce voyage, ces décisions, ces besoins de dépouillement et de changement radicaux, nous les avons voulus, manifestés, et maintenant je suis en plein dedans, sans me rendre compte que c’est ce que j’ai appelé, et que je l’obtient.
Ce qui me manque.
Les soirées séries, et films me manquent. (la connexion est insuffisante ici au Maroc)
Ma maman, mes copines et les moments mondains entre filles. Juste boire un café ☕️ en leur compagnie ou aller manger ensembles. Passer une après midi à la plage. À la maison, sur la terrasse.
Que se passe-t-il avec mama cacao?
Je ne sais pas encore. J’ai ma petite idée mais j’ai envie d’en faire une lettre à part. Je suppose que mon énergie à changée, et que la mission qui m’avait été donné est remplie, en tout cas pour ce chapitre.
Ce qui m’a fait du bien dans la tempête
Je me suis beaucoup réfugiée dans la musique, avec mon casque immersif qui coupe les sons ambiants, et dans la cuisine simple mais goûteuse. J’ai recommencé à préparer des gâteaux, des petits plats qui font du bien au moral. J’ai beaucoup repensé à mes ancêtres, mes grands-mères et comment la popote peut être d’un réconfort certain.
L’ancrage le plus accessible & rapide lorsqu’on est dans le mental 🧑🍳
Un jour nous étions dans la médina de Essaouira, et en passant devant l’échoppe d’un vendeur de disques (ça existe encore!), j’ai entendu une musique et je l’ai tout de suite Shazam car elle me faisait un bien fou dans le brouillard épais de mon mental.
À partir de cette chanson, je me suis constitué une toute petite playlist que j’ai appelée Douceurs 🍬 et que j’écoute en boucle depuis.
Mais j’ai aussi renoué avec les méditations guidées (qui l’eu cru) qui ressemblent plus à des histoires ou des dialogues, qu’à des méditations classiques, avec notamment Allan Watts que j’adore.
Il y a aussi l’app BetterSleep qui m’accompagne à nouveau (je l’avais désinstallée) et que j’apprécie plus que d’autres apps de bien-être que j’ai pu tester. Elle contient une méditation dont je n’arrive pas à me passer et qui selon moi est une des meilleures que j’ai pu entendre, Starship-28 🪐
La suite
Je ne la connaît pas vraiment, j’ai lâché prise sur la programmation.
Même notre trajet est en constante évolution, nous vivons au jour le jour.
Comme je le dis dans un des audios, la seule chose sur laquelle je travaille actuellement est mon programme Voyâge, qui est magnifique, mais qui me demande de jongler avec le temps qui m’est alloué pour finaliser mes textes et mes enregistrements.
Une fois terminé, je pense qu’il sera disponible en replay pour un voyage en solo, mais je ne serai plus apte à accompagner en direct.
À l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes le 8 février, et je commence à ressentir les changements qui s’opèrent dans ma façon de concevoir le partage d’information, et je me donne encore plusieurs semaines pour observer les nouveau chemins neuronaux qui se créent en dehors d’Instagram. C’est fascinant je vous jure.
C’était une excellente décision.
Je sais que nous sommes nombreux.ses en cette étrange période à avoir perdu l’équilibre et à avoir traversé un brouillard noir et dense. J’aimerai entendre vos voix et savoir comment vous allez?
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Cette lettre, c’est la seule chose qu’il reste.
Du texte. Un peu d’audio.
La simplicité absolue.
Voilà, vous savez tout, à bientôt peut-être, pour la prochaine lettre.
Je vous embrasse 🌤
️
Et bien Johanna, j'ai la sensation de m'entendre dans ma tête. Je me retrouve tellement dans tout ces partages.
Entre le business, les addictions RS, les pertes de repères, les envies de dire merde à tout et à tout le monde. Envie de tout abandonner, envie d'appeler l'univers et lui demander ce qui se passe la-haut et si c'est possible d'avoir des messages compréhensible BORDEL. Bon mais sinon, les chose simples sont essentiels, mais beaucoup de choses se révèlent et surtout ce qui nous maintien de façon détournée de notre être véritable. Alors on s'accroche Johanna, on tient le cap et on fait de notre mieux.
Merci infiniment de ton partage. Courage à toutes celles qui traversent également.
Thank you for sharing yourself so vulnerably here, Johanna. I really resonate with all of it. Trying to find a sense of solid ground after, or during, upheaval is what all of 2023 was for me. I love that you are finding some kind of anchor or respite in thinking of the ancestors while preparing food. The ancestors made all the difference for me too. I'm sending blessings to you as you continue this journey! ❤️