Qu’est ce qui fait que nous avons choisi la campagne portugaise, pour nous installer, après toutes ces années sous le soleil des tropiques ? C’est fou comme nos besoins et nos critères changent avec l’âge et les expériences. Dans cette édition, nous souhaitons vous partager notre transition d’une ancienne façon de vivre à une nouvelle, et par quoi nous sommes passés durant cette transition qui a commencé il y a déjà presque 3 ans.
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Bienvenue dans notre refuge, nous sommes heureux de vous accueillir au coin du poêle, pour un après-midi ou une soirée d’échanges philosophiques et enrichissants. Asseyez-vous confortablement, je vous amène une tasse de thé 🌿
Dites-nous, qui êtes-vous vraiment ? D’où venez-vous ?
✍🏼 Dans l’édition précédente…
… Je vous racontais pourquoi mon contenu allait drastiquement changer, tout comme ma vie. J’ai expliqué pourquoi je n’étais plus la même et que par conséquent je devais arrêter de partager autour des sujets qui me définissaient 2 ans auparavant (les tarots, le cacao, les ancêtres, Saint-martin, les voyages, la fausse spiritualité).
J’ai précisé que ma pause de plus de 6 mois d’Instagram m’avait fait un bien fou, que cela m’avait beaucoup appris sur mes propres mécanismes et mon identité.
Là aussi, un renouveau devait s’opérer, et j'ai désactivé le compte que vous avez connu, pour en créer un nouveau, centré sur le minimalisme (matériel & numérique), et le slow living.
Après publication de ce podcast enregistré à chaud, j'ai eu la sensation d’avoir dit n'importe quoi, qu'il n'y avait pas de fil rouge et que je ne parlais qu'à moi-même…
Mais vous m’avez écrit pour me dire que certains points résonnaient avec votre propre parcours de 2024. Et que cela vous faisait du bien de savoir que même ceux qui sont au-devant de la scène sur les réseaux, peuvent parfois être totalement perdus. Cette année a été, semble-t-il, chaotique pour beaucoup.
Pour lire ou écouter l’édition précédente, c’est ici ⬇️
Tout quitter, recommencer, encore.
C’est quelque chose que nous avons déjà fait plusieurs fois dans notre vie, et cela depuis tout jeune. Laissez-moi vous résumer brièvement notre parcours en quelques points, avant de développer la phase actuelle pour répondre à la question en titre de cette lettre :
J’ai grandi en Guadeloupe, Kevin en Suisse. En 1999, mes parents et moi déménageons au Portugal car mon père y est muté pour son travail tout comme celui de Kevin. Nous nous rencontrons au Lycée Français de Lisbonne. Après le bac, je pars étudier dans le sud de la France, puis en 2004, je rejoins mon chéri en Suisse qui poursuit ses études d’archi.
En 2008, une fois son diplôme en poche, nous décidons de nous installer sur l’île de Saint-Martin dans les petites Antilles et ainsi de nous rapprocher de mes parents désormais à la retraite et qui construisent leur maison de rêve pour passer leurs vieux jours. En 2012, après la naissance de notre premier enfant, nous avons tenté un retour en Suisse… Cela n’a duré que huit mois avant de “rentrer à la maison” à Saint-Martin.
En 2021, après la période du COVID, nous achetons Floki, notre camping-car, et passons nos étés au Portugal à sillonner les routes. Un vent de liberté souffle. Peu à peu, nous nous rendons compte que Saint-Martin ne nous correspond plus vraiment. Que se passe-t-il ? En 2024, après notre road trip à travers l’Europe, nous décidons de tout quitter pour nous installer définitivement au Portugal, bouclant ainsi un cycle de 25 ans que je détaille ici.
Oser démarrer une nouvelle vie à 40 ans
À l’époque où nous sommes arrivés à Saint-martin il y a 15 ans, nos besoins étaient bien différents :
Nous avions besoin de soleil et de plus de libertés par rapport à ce que nous avions connu en Suisse. Nous aimions le climat tropical avant tout mais également le bordel organisé typique des Antilles – qui me rappelait mon enfance en Guadeloupe ; la chaleur, la mer turquoise, la conduite sans ceinture, rouler à moto en claquette, rencontrer des personnes détendues, la musique dans les rues et l’odeur des grillades à chaque coin de rue, bref la vie douce et sans stress sur la “friendly island”; pas trop vite le matin et doucement l’après-midi.
Telle était à l’époque notre définition de paradis ou du moins ce qui s’en rapproche.
Nous pensions rester sur l’île 4-5 ans max pour vivre une nouvelle vie et des expériences incroyables : plongées sous-marines, partir travailler en 2 roues en Tshirt dans une ambiance décontractée, s’essayer à de nouveaux sports nautiques, voyager dans les îles alentour, aux US, au Canada, faire des virées en bateau et participer à des BBQ et campings sur de petits îlots entre amis…
Et puis, 15 années se sont écoulées ainsi 😌
L’expérience Saint-martinoise nous a fait mûrir
Deux événements majeurs ces dernières années nous ont marqué et fait réfléchir:
L’expérience Irma
En 2017 nous avons connu un ouragan majeur sur Saint-martin, qui nous a fait subir un reset total. L’île était ravagée. La reconstruction a été longue et compliquée.
Plus d’eau, plus d’électricité, plus de vivres, plus de nouvelles, les habitants livrés à eux même, les pillages…Et si cela arrivait à plus grande échelle ?
L’expérience covid
Puis c’est arrivé à grande échelle. Vous connaissez l’histoire, l’isolement, la méfiance des gens vis à vis des autres, les restrictions, les citadins qui le pouvait partaient s’installer à la campagne. Nous étions mieux lotis aux Antilles, moins enfermés, mais nous dépendions toujours des systèmes d’approvisionnement, des bateaux, des avions pour les besoins du quotidien.
De ces événements nous avons appris une chose : que tout peut basculer du jour au lendemain, que nous sommes dépendant de l’extérieur sur notre île.
Ces 3 dernières années, lorsque nous partions en voyage uniquement l’été avec Floki (notre camping-car), nous revenions à Saint-martin avec de moins en moins d’attaches pour cette île. Quelque chose en nous avait changé. Nous étions clairement entrés dans une certaine routine malgré un cadre de vie très appréciable ; une sorte de “routine dorée” sous le soleil. Nous aurions pu continuer à vivre ainsi sans doute jusqu’à la fin de nos jours sans vraiment se rendre compte du temps qui passe. Pourquoi aller chercher mieux ailleurs alors que nous avons tout pour être heureux ici ?
À vrai dire, je pense que Notre cœur avait déjà déménagé ailleurs, et nous n’étions plus connectés à lui lorsque nous étions là-bas.
Il était temps de partir.
Alors, qu’avons-nous choisi de bâtir, et pourquoi au Portugal ?
Notre voyage d’un an en camping-car a terminé de nous dévoiler la suite des leçons, et défini nos nouveaux critères de paradis.
Je m’étais toujours dit : jamais, je ne vivrai dans le froid.
Le corps, lui aussi, change avec les années.
Ce que je prenais il y a longtemps comme une horreur absolue à éviter, et qui était synonyme pour moi de tristesse et de grisaille, est aujourd’hui ce qui me fait du bien : le frais et le froid.
Les chaleurs tropicales en été, couplées aux brumes des sables qui étouffaient notre atmosphère une grande partie de l’année, étaient devenues difficiles à vivre à Saint-martin. Et lorsque nous étions en voyage en Europe, je me sentais plus légère et active dans la fraîcheur des matins de rosée.
Devenons autonomes et reprenons le contrôle de nos vies
Reprendre le pouvoir sur son alimentation. Ce besoin s’est fait grandissant au fur et à mesure que nous traversions les campagnes du Portugal et de l’Europe, et que nous dormions dans des fermes. Ces gens-là avaient tout compris ! De l’huile d’olive, des poules, des confitures, des sources d’eau, des panneaux solaires… Et du goût dans leurs assiettes avec trois fois rien. Comment avons-nous pu manger ces produits alimentaires importés dans nos supermarchés sans goûts et “vides” toutes ces années ? Du désert du Maroc au désert de Turquie, chacun dans son bout de terre avait de quoi subvenir à ses besoins ou du moins en partie. Nous n’avons jamais aussi bien mangé et à profusion que dans ces endroits reculés. Nous souhaitions la même chose, la même indépendance, la même santé dans l’assiette venant de notre lopin de terre, en toute simplicité. Le Portugal est un pays idéal pour construire cela, et de nombreux eco-villages, communauté, ou familles autonome existent déjà. C’est un pays qui produit et fabrique énormément de choses, et où l’on peut achter et consommer local.
La communauté
Reprendre le pouvoir sur ses relations. Depuis quelques années le Portugal (pourtant très pieux !), connaît un essor phénoménal dans les domaines de l’éveil, de la conscience, de la spiritualité, des médecines alternatives. Il existe de plus en plus d’événements, de communauté et de festivals avec lesquels nous sommes alignés à 1000%. C’est d’ailleurs à la suite de deux de ces festivals en 2023, que nous avons décidé de voyager pendant 1 an (Le boom festival – où nous serons en juillet prochain –, et le Sacred soul festival). Nous avons fait de belles rencontres et pris conscience qu’il était possible de vivre autrement que ce que notre société nous vend.
Ne rien devoir à personne
Reprendre le pouvoir sur ses finances. Pour vivre heureux, vivons cachés. Je pense la même chose en matière de finances. Petit à petit, nous investissons une partie de nos ressources financière dans le système de la blockchain. Le Portugal étant très ouvert aux cryptomonnaies, je m’y sens plus libre, et aucune entité n’a de regard sur mon abondance. Le Portugal reste encore un pays où l’immobilier reste accessible et le coût de la vie relativement bas et cela est d’autant plus vrai à la campagne.
Continuer à voyager
Reprendre le pouvoir sur ses déplacements. Le choix du Portugal est aussi un choix stratégique pour continuer nos aventures, que ce soit en camping-car ou en avion avec des billets bien plus abordables. La situation géographique nous rapproche d’une partie de nos familles établies entre le Portugal, la France et la Suisse. Après avoir vécu 15 ans en bord de mer sur un caillou de 90km carré, nous voulions plus de verdure, d’espace avec des terres à perte de vue, des montagnes… La possibilité de conduire longtemps avec ce sentiment de liberté, et continuer d’utiliser notre Floki pour décourvir de nouveaux horizons.
Pour nos enfants
Reprendre le pouvoir sur l’instruction. Grandir dans les îles a été un vrai cadeau pour nos enfants. Toujours à moitié nus, dans l’eau, sous le soleil, musclés, bronzés, éveillés et très actifs. Mais on le sait tous aux Antilles, à partir d’un moment, il faut les envoyer étudier ailleurs (France, Canada, US…). Le système scolaire n’est pas des meilleurs passés un certain niveau, et je suis bien heureuse que mon ado a évité des rentrées boiteuses, des professeurs constaments absents ou en grève et les embrouilles avec la racaille à la sortie des classes. Pour leur bien, nous avons préféré les emmener en voyage, et maintenir un minimum vital d’apprentissage scolaire par nous-même. Pour la suite, cela reste encore à définir, mais nous avons des pistes avec des écoles alternatives dans la région que nous avons choisie.
Vivre au rythme des saisons, et non au rythme des saisons cycloniques
Reprendre le pouvoir sur son environnement. Comme je vous l’ai raconté plus haut, nous ne voulions plus avoir cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes quant aux ouragans. Nous nous étions déjà remis d'une épreuve, et en subir une autre aurait été inacceptable. Alors nous apprendrons à suivre les humeurs qui accompagnent les saisons de l’hémisphère nord. Pour nous, et surtout pour nos enfants, cela en fait une agréable redécouverte.
Accueillir les voyageurs que nous avons été
Faire bénéficier à d’autres de nos apprentissages. Parmi les projets que nous aimerions mettre en place dans cette nouvelle phase de vie, il y a l’envie d’accueillir des voyageurs. Lorsque nous étions sur les routes avec Floki, nous dormions très souvent chez l’habitant, via le réseau Park4night. Nous aimons cette idée, et avec l’expérience, nous savons ce dont les voyageurs ont réellement besoin. Alors, lorsque nous aurons trouvé notre coin de paradis, nous ferons en sorte de pouvoir accueillir à notre tour des camping-cars, vans, voyageurs en tente de toit ou à pied. Nous vous détaillerons cela le moment venu.
La magie qui nous faisait défaut
Nous avons choisi le Portugal par amour, mais une région en particulier nous appelle : l’Alentejo.
Des chênes-lièges.
Des oliviers.
Et de grosses roches mystiques et vivantes.
Les lacs nourriciers et les sources d’eau cachées sous terre.
L’impression que le temps est figé. Le calme, la sérénité.
C’est une terre que nous ressentons pleine de magie, et avec laquelle je me connecte.
Il n’y a pas de plage paradisiaque, ni de mer bleu turquoise, mais il y a cette présence mystique forte que nous avons ressentie dans peu d’endroits.
Dès que l’on y met les pieds, on la reconnaît, elle nous reconnaît, et on s’y sent bien.
Si nous étions restés à Saint-martin, nous n’aurions pas évolué.
Nos besoins se résument à quoi finalement ?
À 40 ans, de manière générale, les gens envisagent une vie déjà bien posée et réglée, un bon boulot stable en CDI, une belle maison (sans doute trop grande) à crédit, une famille heureuse avec de beaux enfants, le chien et la belle voiture devant son garage pour rendre jaloux ses voisins…
Voilà exactement le schéma traditionnel que nous ne souhaitons PAS reproduire (mis à part les beaux enfants et le chien).
Ce que nous voulons à présent c’est vivre mieux avec moins.
Prendre le temps.
Élever nos enfants sans stress.
Cuisiner et manger mieux.
Devenir le plus autonomes possible (nourriture, énergie...)
Être les seuls maîtres de notre vie.
Passer du bon temps avec la famille.
Construire notre refuge.
Acquérir une vieille bagnole
Gérer nous-même notre argent et le faire fructifier comme nos salades.
Vous accueillir.
La simplicité, le retour à l’essentiel, et l’autonomie.
Je ne pensais pas que cette lettre serait aussi longue. Il faut dire que Kevin s’est emparé de mon ordinateur en voulant corriger un titre, puis il s’est laissé emporter par l’écriture – ce qui m’a fait sourire – alors voilà que vous vous retrouvez avec 20 minutes de lecture ✍🏼 Néanmoins, je suis heureuse de cette écriture à 4 mains, il a toujours des informations pertinentes à insérer que je n’ai pas. 💛
Nous espérons vous avoir inspiré.
Dites-nous, avez-vous déjà rêvé d’un changement de vie radical ? C’est comment pour vous ? Comment la vie nous fait progresser actuellement, et dans quelle direction ?
💭 Quelques Notes en vrac
Au sein de l’écosystème Substack, existe la fonction de Notes, des mini-publications disponibles via l’app Substack. Voici une sélection de ces dernières semaines, pour compléter cette édition.
Vous pouvez répondre à cette lettre pour nous écrire — j’en fais la lecture à Kevin — ou liker ❤️ et commenter 💬 avec les boutons en pied de page.
Dans notre prochaine lettre, nous vous dévoilerons ce qui se trame en coulisses :
En attendant, retrouvez-nous sur Instagram.
En note de fin, voici Kevin dans 10 ans (ou peut-être 1 an ?) 😂
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